No. XLI (2010)
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Église – société – État : L’Église orthodoxe serbe à la fin du XXe et au début du XXIe siècle

Boško Bojović
Institute for Balkan Studies, Serbian Academy of Sciences and Arts

Published 01.12.2010

Keywords

  • communauté confessionnelle,
  • communauté liturgique,
  • authenticité,
  • conformité,
  • appartenance ethno-confessionelle,
  • traditionalisme,
  • société civile,
  • société ouverte,
  • émancipation,
  • processus de modernisation
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How to Cite

Bojović, B. (2010). Église – société – État : L’Église orthodoxe serbe à la fin du XXe et au début du XXIe siècle. Balcanica - Annual of the Institute for Balkan Studies, (XLI), 231–266. https://doi.org/10.2298/BALC1041231B

Abstract

Au cours du dernier tiers du XXe siècle les institutions religieuses ont parcouru subrepticement le chemin entre marginalisation et passage au premier plan de la scène publique des pays en transition. La fin des idéologies s’est soldée par la mise en place des identités communautaristes. Alors que dans les démocraties libérales le fait religieux est caractérisé par la formule believing without belonging, les choses sont diamétralement opposées dans les sociétés en transition. Minoritaire avant la fin des années quatre-vingts, l’appartenance confessionnelle atteint ainsi 94% lors du recensement de 2003 en Serbie-Monténegro. L’appartenance à la confession majoritaire se situe autour de 50% d’une population dans un pays comme la France, le point commun avec la Serbie étant que quelques 4% seulement se déclarent pratiquants. La spécificité des pays en transition tardive comme la Serbie, où le catéchisme a été introduit en 2000, dix ans après la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, soulève la question de la cléricalisation rapide de la société en contrepartie de la sécularisation et de la politisation des communautés confessionnelles. À défaut d’un projet de société, en moins de temps que dans les autres pays en transition, les institutions religieuses se sont mues en supports idéologiques des autorités politiques affaiblies, en génératrices des restructurations des identités ethno-confessionnelles, en piliers des cohésions communautaires, en institutions pilotes de consensus sociaux. Cela explique qu’une analyse de ce processus d’histoire de société n’est pas seulement à même de nous éclairer sur notre passé le plus récent, mais encore sur le devenir du présent qui est le nôtre à l’horizon de nouveaux élargissements européens.

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